Mégapole mégafolle


Nous y sommes donc. Arrivés vendredi soir assez exténués par le voyage, nous avons vite mis de côté nos velléités d’aller explorer la ville tout de go. Direction l’hôtel, la Casa Vieja, qui porte bien son nom. Caché dans une ruelle borgne de la Zona Rosa, il compte quatre dortoirs, plus deux chambres au confort spartiate aménagées dans des cubes de béton construits en ajout sur le toit. Tout est un peu de guinguois, mais propre. Et puis, du moment qu’aucune bestiole indésirable ne fait mine de vouloir partager notre lit…

Mexico, maintenant. Pfiou! Ça tonitrue, ça klaxonne, ça s’interpelle, ça mange constamment, ça n’arrête pas! Samedi, nous avons marché dans la vieille ville, visité quelques musées, sacrifié au rite de la sainte bière, comme il se doit, dans un estaminet inconnu des touristes et, bien sûr goûté à quelques spécialités du cru, notamment une tostada bleue couverte de frijoles, de cactus haché, de salsa et de fromage.

Le Palacio Nacional est une splendeur, et les fresques de Diego Rivera, dans le plus pur style réalisme soviétique, valent vraiment le coup d’oeil. Au centre du Zocalo, le gouvernement a dressé une structure assez laide, où l’on présente une expo de photos magnifiques de Willy Souza à l’occasion du 200e anniversaire de l’indépendance. C’était beau de voir les Mexicains regarder ces portraits d’eux-mêmes et des beautés de leur pays comme s’ils ne s’étaient jamais vus aussi beaux, riches d’une culture millénaire et d’une histoire tourmentée.

Le soir venu, il y avait une mer de monde venue écouter le discours d’une sorte de prédicateur. Le Zócalo, immense place au coeur de la vieille ville, était pris d’assaut. Obéissante, la foule a chanté « Si tu aimes Jésus-Christ, tape des mains » en agitant des dizaines de milliers de drapeaux blanc et bleu; c’était surréaliste. Tout autour, les vendeurs itinérants proposaient tristement leur pauvre marchandise, les amuseurs publics bonimentaient, les marchands de chicharrones (peau de porc frite), d’enchiladas, de barbe à papa s’affairaient… Je ne me lasse pas de ce spectacle. Mais comme toujours, ce qui me brise le coeur, ce sont les enfants des rues, et les femmes assises sur le trottoir qui mendient d’un air las, un enfant ou deux dans leur giron… Apparemment, il n’y a ici aucun filet de sécurité sociale, ce qui explique que chacun tente de survivre en inventant un petit métier. Dans le métro (très propre et moderne), de jeunes hommes munis d’un lecteur de CD portent dans un sac à dos quatre haut-parleurs qui crachent desd compils qu’ils offrent à 10 pesos pour 150 chansons. Il faut en vendre, des CD, pour réussir à gagner sa vie… Songez qu’un dollar canadien vaut 12 pesos!

Aujourd’hui, nous avons visité la maison de Frida Kalho et nous sommes baladés dans le quartier, envahi par une foule des Mexicains en promenade dominicale. Nous sommes entrés dans un marché couvert où nous avons mangé de délicieux burritos de boeuf cuit avec des feuilles d’agave, vendus par un type qui semblait au bord de l’apoplexie tant il avait la figure rouge. D’autorité, il nous a mis dans la main une bouchée de viande.
– Tiens, goûtez-moi ça, c’est bon, non? Allez, asseyez-vous. Chico! Donne ta chaise à madame! Combien, deux chacun?
On a avalé ça avec un jus de mandarines fraîchement pressé, ça nous tient au ventre depuis.
(Comme d’habitude je ne songe qu’à bouffer, je commence à comprendre pourquoi toutes les Mexicaines sont gorditas!)

Pierre et moi nous accordons à dire que les Mexicains sont incroyablement affables, on placote avec tout le monde dans notre espagnol un peu bancal, c’est tout à fait sympathique.

Demains, nous partirons probablement pour Querétaro, petite ville coloniale classée au patrimoine mondial de l’Unesco (comme plusieurs villes ici).

J’essaierai de vous mettre des photos la prochaine fois.

Hasta luego!

3 réflexions sur “Mégapole mégafolle

Laisser un commentaire