De moeurs et d’humeurs

Les hommes, on le sait, grâce à leur morphologie, ont la capacité de faire pipi debout. Cela leur confère, semble-t-il, le droit de se soulager partout et en tout temps. On a même tiré des oeuvres d’art de la chose, comme s’il y avait de quoi s’en glorifier.

C’est ainsi que n’importe quel mur peut se voir transformé en pissotière, avec les conséquences olfactives que l’on imagine. Je n’ose penser à ce que diraient ces messieurs si la situation était inverse, et si nous-la-femme nous mettions à pisser partout comme des chiens qui marquent leur territoire. Mais bon. La question est, comme on dit, purement théorique.

Dans les pays où les installations sanitaires ne permettent pas l’érection (pardon!) de toilettes publiques, ce comportement digne de l’homme de Cro-Magnon devient franchement dérangeant.

Au Bénin, par souci, je suppose, d’hygiène publique et d’éducation au civisme, des gens (autorités? propriétaires?) ont donc pris la peine d’inscrire à la peinture aérosol, un peu partout sur les murs susceptibles de subir le sort que l’on sait: «Défense d’uriner ici, amande (sic) 5000 F» (soit environ 10$). Au pif, on peut dire que l’avis est la plupart du temps observé.

Mais s’il n’y avait que les murs! Le fait est que les hommes, ici, pissent n’importe où, n’importe quand. De surcroît, ils le font au vu et au su de tous, insoucieux des regards et de la bienséance. Dans le stationnement de la banque (en plein centre-ville!), dans la rue (face aux passants!), à la plage, ils pissent, leur machin bien visible, heureux, dirait-on, de lui faire prendre l’air. Évidemment, forts de cet exemple, les garçons font pareil. J’en ai vu un l’autre jour, bien campé sur un tas de cailloux aussi haut que lui, pisser à tout vent, la graine à l’air, en regardant passer les motos d’un air absent.

Avoir été sa mère…

En tout cas.

2 réflexions sur “De moeurs et d’humeurs

  1. Chère Fabienne,
    Il ne faut pas s’en faire, on retrouve aussi ce type de comportement dans le sud de la France. Moi aussi je trouvais ça répugnant…
    Merci pour tes récits et photos. Ça donne envie de partir!
    Bonne continuation!
    Marie

    J’aime

  2. Ah, cette fameuse « amande »… je ne suis pas sûre que la menace soit si dissuasive qu’elle le voudrait (qui est là pour la faire respecter ?) J’ai déjà vu de flagrants délits au pied du mur même.

    J’aime

Laisser un commentaire