Veracruz

Samedi soir à Veracruz: muy caliente, je ne vous dis que ça!
Sur le Zòcalo, les musiciens se font la guerre: c’est à qui jouera le plus fort (et parfois le plus mal). Étourdis par tant d’effervescence, nous avons cherché un peu de calme sur une placette en retrait. Or, il y avait là un congrès de médecins, et pour l’occasion un orchestre installé sur une scène extérieure et des bailadores de danzon (une musique d’origine cubaine, mais en plus lent), les messieurs coiffés d’un panama blanc, les dames munies d’un éventail qu’elles agitent nonchalamment à un moment précis de la danse (mais nous n’avons pas vraiment compris lequel).

Nous avons invité une dame qui cherchait un siège à s’asseoir avec nous. Silvia Eugenia, adorable de gentillesse, nous a fait la causette toute la soirée, ne s’interrompant que pour accepter les invitations à danser d’un monsieur très élégant. Ce qu’ils étaient beaux à voir! Toute la place était occupée par les danseurs et par cette musique magique, lente, sensuelle à mort…
«Vous ne dansez pas? a demandé Silvia.
– C’est que, à côté de vous, nous nous sentons comme des éléphants», ai-je répondu en riant.
Je lui ai expliqué que, contrairement aux Veracruzanos, les Québécois qui veulent danser la salsa, le merengue et toutes ces choses, doivent APPRENDRE, suivre des cours, bref: travailler.
Elle n’en revenait pas!
Nous avons quand même risqué quelques pas après la première bouteille de vin, et Silvia a vite compris ce que je voulais dire.
Veracruz est une ville bruyante, décatie, désordonnée, presque affolante, mais l’air y est incroyablement doux (et parfois terriblement puant), les gens sourient, rigolent, il y a des enfants, des vendeurs ambulants et de la musique partout… J’adore!
* * *
Dimanche soir à Veracruz, toujours aussi caliente! À la fin d’un après-midi à la plage non loin de la ville (plage très correcte, contrairement à ce que prétendent nos guides Routard et Michelin), nous avons retrouvé Silvia sur la même placette que la veille. Tout endimanchée, toujours aussi pleine de joie de vivre, elle nous a conseillé un itinéraire pour le reste de la semaine, a abondamment dansé avec un autre monsieur très taciturne (photo), et nous nous sommes fixé rendez-vous dimanche soir, après le départ de Pierre pour Montréal via Mexico.
Après l’avoir quittée, nous nous apprêtions à rentrer à l’hôtel quand nous sommes passés devant un tout petit bar où jouait un groupe de salsa. Quand je dis qu’il y a de la musique partout, c’est qu’il y a VRAIMENT de la musique absolument PARTOUT. On ne pouvait pas rentrer comme ça, quand même! Nous nous sommes résignés à prendre un dernier verre et, la Modelo Oscura aidant, avons esquissé quelques pas de danse sous l’œil amusé des autres clients.

Là, maintenant, cap sur Tlecotalpan, village au bord d’une lagune, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je sens que je vais craquer!

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