Archives Mensuelles: novembre 2013
Au marché d’Avrankou
Porto-Novo en images
Il y a un petit moment que je n’ai pas mis de photos, je profite d’une connexion inhabituellement rapide pour en mettre en rafale. Enjoy!
Notre ami le douanier
Ce soir, il faisait chaud (pourquoi prendre la peine de préciser cela, je ne sais – disons: il faisait particulièrement chaud), nous voulions de l’air. MonChéri et moi sommes donc allés prendre un verre sur la plage, ou plutôt au bord du désert qui nous sépare de la mer. Il y avait un bon vent qui ventait, un coucher de soleil couchant, bref, joie et félicité. Au moment de partir, une petite faim s’est emparée de nous, nous nous sommes donc arrêtés dans un maquis (un bouiboui) qui promet de l’igname pilée, mon plat africain préféré.
C’est un endroit sympa, mais fréquenté par beaucoup de Yovos vu son emplacement et la variété de son menu (à part quelques plat africains, c’est surtout hamburgers-frites, pâtes, pizzas, ce genre-là). Nous étions assis depuis un petit moment quand un type s’est matérialisé à notre table, affable, main tendue, sourire engageant. Il travaille à l’aéroport, à l’immigration, il s’appelle Michel, il semble nous reconnaître. Je sais bien que c’est impossible, mais comme nous avons forcément passé par son service en arrivant, bon, enfin, c’est une entrée en matière comme une autre. On engage la conversation, toujours curieux d’entendre ce que les gens ont à dire.
Il a fini par s’asseoir à notre table tout bonnement, a commandé une bière. Il nous a raconté ses histoires de douanier – une saisie de cocaïne lundi dernier, etc. Pierre lui a posé des questions sur un colis que j’attends (un nouveau Kindle, parce que j’ai cassé l’autre en m’adossant sur mon sac à main, que je ne laisse jamais sur le dossier de ma chaise ni nulle part où je ne l’ai pas à portée d’oeil ou de main). Le dédouanement, la taxe, tout ça. Michel a dit qu’il avait un ami qui travaille pour la société de courrier qui doit livrer mon Kindle, qu’il allait l’appeler pour s’informer.
À un moment, il s’est excusé, il allait téléphoner.
C’est quand j’ai vu qu’il ne revenait pas que j’ai eu un doute.
Mon sac à main était sur la table, appuyé contre le mur, bien en vue. Je l’ai fouillé. Mon portefeuille n’y était plus.
Ce qui s’appelle se faire avoir comme une débutante.
Comme toujours, ce n’est pas le fric (une quarantaine de dollars au plus), c’est toutes les tracasseries qu’il faudra traverser pour faire annuler ma carte de crédit, ravoir une carte bancaire de la Bank of Africa (déjà il m’a fallu un mois pour obtenir la première!), ce genre de chose… L’argent, notre arnaqueur, au fond, l’a bien gagné: il a si bien joué son numéro, a agi avec tant d’adresse (comment a-t-il pu fouiller ans mon sac à main et en extraire mon portefeuille sans que nous nous en rendions compte, alors que j’ai moi-même du mal à le trouver?).
Et puis il m’a tout de même laissé tout le reste: mon téléphone, mon appareil photo, mon passeport…
Il l’a bien mérité, donc.
Et nous aussi!