Archives Mensuelles: janvier 2006
Éloge de la lenteur
Joies du scooter
Nous avons passé par quelques villages de tribus montagnardes, qui vivent dans des conditions similaires à celles de nos autochtones. Les maisons de torchis et de chaume au sol de terre battue parsèment la montagne le long d’un raidillon que se partagent les poulets, les chiens et les enfants crasseux au sourire édenté.
maison et placotant, rigolent en nous regardant passer, nous saluent gentiment.
Le long du chemin, des étals offraient des fraises, du jus de fraises, de la confiture de fraises… C’est en plein la saison. Dommage qu’on ne puisse pas en manger, question de santé, parce qu’elles ont l’air délicieuses. En revanche, nous avons goûté un très bon vin de litchi, de même qu’un cidre tout a fait honnête.
Au retour, un tout petit kilomètre avant l’entrée du village où nous logeons, un jeune couple en moto a fait irruption sur la route sans même regarder s’il venait quelqu’un. Pierre a tenté de les éviter, et la moto est partie de son côté, nous du nôtre. Heureusement, nous avions tous les deux nos casques: celui de Pierre s’est fendu sur une bonne dizaine de centimètres, et il a une belle ecchymose en dessous. Imaginez s’il avait été tête nue… Il s’est cassé la clavicule, et j’ai un genou de la grosseur d’un pamplemousse.
Voilà, je m’en vais boitiller un peu le long du Mékong, et peut-être m’acheter un sarong ou deux.
Le nord du nord
Nous prenons le bus dans une demi-heure pour Chiang Saen, petit village à l’extrême nord de la Thaïlande.
Pierre, avec son casque, ressemble à la fourmi atomique. En avant les as, A-TO-MAS!!! Le mien offrait autant de protection qu’un casque de baseball, aussi ai-je imité les Thaïlandais et l’ai-je retiré pour laisser les doigts du vent décoiffer mon opulente chevelure (un bon point pour la métaphore).
Allez, le bus ne nous attendra pas, je vous laisse.
Changement de plans
mondialement reconnues. Nous nous sommes en fait introduits (séparément) dans une baignoire format thaï : si on s’immerge les épaules, il faut obligatoirement en extraire les genoux, et vice-versa. Mais ça remet quand même sa petite femme d’aplomb, la preuve.
Comme mon indisposition nous a forcés à prolonger notre séjour à Chiang Mai, nous songeons à faire une croix sur le Vietnam pour nous concentrer sur la Thaïlande et un petit bout du Laos, ce qui implique la descente du Mékong en bateau depuis l’extrême nord du Triangle d’or jusqu’à l’antique cité de Luang Prabang. Je vous tiens au courant. Pour l’heure, mon chum m’attend pour repartir en tape-cul – euh, pardon, en moto.
Sukkothai et Chiang Mai
cents le boisseau… Enfin.
Avant de quitter Sukkothai (ses temples, ses ruines, ses scooters), nous sommes allés faire un petit tour au marché du matin (il y a aussi un marché de nuit et un marché de jour). On a pu observer les paysans venus vendre leurs produits. Parfois, c’est un maigre bouquet de brocolis chinois et quelques arachides (mais comment font-ils pour vivre?). Parfois, ce sont des tas de poissons qui grouillent dans un vivier (plus frais, il n’y a pas), et parfois ce sont des choses dont on n’arrive pas à savoir si elles sont animales ou végétales.
Après un tour au marché de nuit (il y en a un autre de jour, comme de raison), nous avons encore mangé des trucs à nous arracher la gueule ce soir, je me demande quand nous aurons le réflexe de demander moins d’épices dans les plats. À ce rythme-là, je vais perdre des morceaux et je ne tiendrai pas longtemps ! Mais jusqu’ici, ça va, même si je m’inquiète un peu de n’avoir pas emporté davantage d’extrait de fraise, remède miraculeux contre tous les maux intestinaux, dont j’ai hélas épuisé mes réserves. Je vais donc recommander mon corps à Bouddha.
Et au sommeil.
Massage et autres plaisirs
Bonjour-bonsoir,
Aujourd’hui, mon amoureux est allé au Mission Hospital, se faire réparer une dent qu’il avait cassée à l’aéroport de Chicago dans un combat inégal contre un sachet de noix, scellé sans doute de façon à ce qu’il résiste (le sachet) à une attaque terroriste. Expérience édifiante : nous sommes dans un pays du tiers monde mais, curieusement, l’hôpital nous a fait honte. Propreté digne d’une pub de Monsieur Net, personnel affable, service rapide à un coût défiant toute concurrence. Moralité: devenons adventistes du septième jour ou bouddhistes…
Je ne vous dis que ça, sans parler du bar où nous avons vu chanter et danser deux ladyboys (des transsexuels) qui auraient confondu n’importe qui. En tout cas, ils étaient les plus mignonnes de la brochette d’amateurs qui se sont produit(e?)s ce soir-là.
Manger, manger
Ce soir, nous avons mangé au bord du Chao Phraya des trucs pimentés à faire saigner les dents. Je vois quelque chose de pervers là-dedans, mais je n’ai pas encore compris quoi. En tout cas, je pense que c’est pour ça que les Thaïs mangent constamment : on ne peut pas en manger beaucoup à la fois!
Bien des bises à tous et chacun; j’adore vous écrire, ça me permet de mettre
un tout petit peu d’ordre dans l’immense fatras de mes impressions.
Bons baisers de Bangkok
Recette de pigeon
tailleur, buy, no buy. Comme vous l’avez tout de même patiemment attendu pendant qu’il faisait le zouave à enlever ses chaussures pour aller photographier quelques dévots devant le bouddha, le pigeon ne pourra pas vous refuser 10 minutes de son temps.
Bref, ça peut durer comme ça la journée entière, mais, en l’occurrence, les pigeons que nous étions se sont tannés avant et ont demandé à être conduits dare dare dans le quartier chinois. C’est là que le boudin a remplacé le bouddha, mais nous avons quand même pu apprécier ce dernier, ou du moins sa représentation debout, une incroyable et immense statue dorée qu’on était en train de parer pour la fête de la pleine lune (ce soir).
Les gens ici travaillent constamment. On sent que le moindre baht est durement gagné. Mais parce que la valeur de la monnaie est dérisoire, on (le touriste) se prend parfois à négocier âprement pour une trentaine de bahts, soit environ 1$. Quand on y pense, on se sent vraiment idiot! Mais jamais les Thaïlandais ne montrent d’hostilité ou d’impatience. De toute façon, si vous leur tapez sur les rognons, ils sont bien trop polis pour vous le faire sentir. Au pire, ils vous ignoreront. La fameuse impassibilité asiatique n’est pas un mythe !
Nous passerons donc encore deux jours ici (demain, visite du palais royal et du temple adjacent, petite bière au bord du Chao Phraya, massage de pieds – on a essayé ça hier, c’est divin après une journée de marche – et souper, entre autres punitions). Nous pensons monter lundi vers le Nord par le train. Un peu d’air pur nous fera le plus grand bien et, franchement, quand je vois tous ces farangs (ça veut dire « étranger ») revenir de Phuket grillés comme des toasts Melba, je n’ai pas trop envie d’aller les rejoindre.