
Quand j’ai débarqué à Vérone, PAF! J’ai regretté de n’y avoir réservé qu’une nuit. Mais finalement, c’était très bien comme ça. Je deviens blasée, j’imagine: le moyen-âge, les églises, les toiles du Tintoret, pffff…
Il faisait un froid de la mort, et, comme je l’ai écrit hier, le pseudo-balcon de la Giulietta (photo ci-dessus) m’a laissée de glace. Ceci explique-t-il cela?
J’ai quand même visité le Castelvecchio avant de partir, très impressionnant parce que c’est un formidable exemple de restauration après les multiples destructions et reconstructions plus ou moins fantaisistes qu’on lui a fait subir. Des fresques partout, mais aussi d’audacieuses constructions qui font le pont entre le passé et le présent, comme cet escalier improbable qui t’oblige à mesurer chaque pas:

Et ces fresques si touchantes qui me font fondre, et tout le reste.






Et puis j’ai pris le train pour Bologne.
Bologne a été sévèrement bombardée en 1943, elle en garde des cicatrices graves. Ce sont les premières choses que l’on remarque en sortant de la gare: ces édifices austères construits probablement grâce au plan Marshall, et je me suis vraiment demandé ce que j’étais venue faire ici.
Mais Bologne est remarquable notamment pour les arcades qui bordent toutes ses rues, c’est assez fascinant, et quand on comprend ça, on voit que le pont entre l’ancien et le moderne est plutôt réussi.


Après avoir posé mon petit bagage dans ma chambrette, que pensez-vous que j’ai fait? J’étais morte de faim, je suis allée manger des tagliatelle al ragù à l’Osteria dell’orsa, un endroit qui m’avait été recommandé. C’est la recette mère des sauces à spag de nos propres mères, en fait. C’était bon, mais bon, comme celle de ma mère. Ou celle d’Yves Girard. Ni plus ni moins.


C’est cool, Bologne, une ville habitée, vivante, un peu croche comme j’aime.


Ferrare
J’ai pris le train aujourd’hui pour aller faire un tour à Ferrare, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. J’ai marché à n’en plus finir, tout est magnifique dès qu’on arrive al centro. Il y avait une expo fabuleuse dans la cour centrale de l’hôtel de ville.


Ce qui m’a aussi jetée par terre, c’était de voir tout le monde à vélo (mais vraiment tout le monde: les jeunes, les vieux, les punks, les chics, les pas chics) sur des bécanes sans âge. Une formidable réussite, franchement.








J’ai visité encore un château, avec fresques pis toute, et puis j’ai piraté un bus (j’avais pas de billet) pour retourner à la gare (j’ai encore 19 ans, parfois).
Pour souper, je suis retournée manger à l’Osteria dell’Orsa parce que j’avais tellement aimé ça la veille, même si c’était à 1 km de mon logement et que je n’en pouvais plus, mais tsé, quand tu viens de marcher 10 ou 12 km, qu’est-ce qu’un de plus?
Alors j’ai pris mon courage à deux mains et mes pieds de l’autre, et j’y suis allée, pleine de confiance.
Pis ç’a été dégueulasse. On m’a fait asseoir au sous-sol, près des toilettes, d’où émanait une horrible odeur de désinfectant, où on ne recevait pas de réseau et où j’ai mangé un ragoût de veau infect plein de tiraille avec une triste salade de laitue iceberg. Comme quoi il ne faut jamais espérer répéter les amours d’un soir.
Demain, ou nous annonce un temps de merde, j’en profiterai pour aller dans un musée quelconque ou pour visiter l’université de Bologne avec son amphithéâtre, et pour classer mes photos.
Je repars ensuite pour Rome, où je passerai quatre jours, bien tranquille, à vivre une vie romaine dans un quartier résidentiel qui est peut-être l’équivalent de Rosemont, disons.
Buona notte a tutti!