Mon amie Séverine, je vous l’ai dit, habite un minuscule appartement au centre de Foix. Une chambre à coucher, une pièce à vivre qui comprend une cuisinette réduite à sa plus simple expression, une salle de bains et un WC séparé. C’est charmant, sauf que, à 48 ans, ce n’est pas nécessairement la vie rêvée.
Comme le disait cette pub de je ne sais plus quoi, c’est une simplicité qui n’est ni simple, ni volontaire.
C’est que mon amie Séverine a une ex qui se trouve aussi à être la mère biologique de ses enfants, et qui fait absolument tout pour éviter de lui payer une pension décente. Je précise que Séverine a quitté un bon emploi à Montréal (où elles vivaient ensemble depuis des années) pour la suivre dans cette région de France où elle ne connaissait personne et, puisqu’elle ne trouvait pas de boulot dans son domaine, se consacrer au soin des deux enfants.
Je précise que l’ex est médecin et gagne beaucoup de fric.
Je précise aussi que, au Québec, l’ex n’aurait pas pu traiter Séverine comme elle le fait ici. Elles étaient mariées, la question de la parentalité de l’une ou de l’autre ne pourrait faire l’objet d’aucune contestation, non plus que la nécessité d’une pension et d’une indemnité compensatoire pour Séverine.
Ici, en France, Séverine a dû se battre pour pouvoir adopter officiellement ses propres enfants! Elle doit bien sûr lutter aussi afin d’obtenir une pension pour elle-même et pour eux. On n’en voit plus le bout parce que l’autre déploie des efforts inouïs de mesquinerie pour la maintenir dans l’indigence, dans l’espoir probable que les enfants se lasseront de passer du temps dans ce logement bien trop petit et inconfortable pour une famille.
En attendant, Séverine vivote dans ce petit appartement, certes charmant si on a 20 ans et qu’on commence sa vie d’adulte, mais qui est en effet loin d’être idéal pour recevoir un ado de 13 ans et une petite fille trisomique de 11 ans une semaine sur deux.
Vous voyez le tableau?
Séverine est fatiguée.
Séverine est photographe, elle est bourrée de talent, et, à travers tous ces soucis, elle doit se décarcasser pour trouver des clients et se faire un nom, dans cette France sclérosée où déjà être une femme constitue une forme de handicap. Imaginez une femme de 48 ans. Homosexuelle. Mère de deux enfants dont l’une trisomique.
Séverine est courageuse, mais, parfois, elle perd espoir de voir ce cauchemar se terminer enfin.
Si j’étais une fée… Si j’étais juste un petit peu sorcière… En tout cas.
Allez donc voir ses photos, tenez: http://www.severinegalus.com/fr/accueil.html
Si ça vous dit, faites circuler: on ne sait jamais.
En attendant, voici les pauvres miennes, de photos, plombées par un ciel aussi bouché que mon nez et mes oreilles.














