Le journal de Sissi, du 19 au 21 septembre 2020

Ma nouvelle meilleure amie.

19 septembre

Aujourd’hui, j’ai commencé par réveiller mon humaine à 4h du matin, juste pour voir si elle m’aimerait quand même après ça. Elle a mis du temps à comprendre (les humains, des fois, c’est pas vite vite…), mais elle a fini par s’extraire de son lit vers les 7h. Elle m’a donné des croquettes, une à une, tant que j’en ai voulu. Wow. Elle est patiente, mon humaine, parce que j’ai vraiment pris tout mon temps, hahaha! D’un autre côté, moi aussi, j’avais été patiente: j’attendais depuis trois bonnes heures, tsé. C’est donnant, donnant.

En tout cas. Je l’ai récompensée avec des tas de ronrons, et puis j’ai fait l’erreur fatale.

Celle que je m’étais juré de ne pas faire.

J’ai frotté ma tête contre sa main.

Ben sûr, j’m’en suis tout de suite voulu: je comptais pas aller jusque-là avec elle! En tout cas, pas tout de suite! Ça va être pas mal plus dur de faire l’indépendante, à c’t’heure. Elle va penser que j’suis en confiance, cibole! Ça fait que, épouvantée par cette erreur de débutante, j’ai regagné en vitesse le dessous du canapé.

Mais mes explorations nocturnes m’avaient permis de repérer plusieurs endroits pas mal plus chill que celui-là. Vrai que c’est pas dur à battre, franchement, parce que j’aime autant vous dire que la madame est pas trop bonne dans le ménage: c’est poussiéreux, là-dessous!

Bref, j’ai décidé d’arrêter de bouder — surtout que ça devient plate, à la longue —, pis j’ai abandonné ma cachette.

Faut dire que mon humaine m’a mis entre les pattes un genre d’espèce de souris rose à plumes avec un gros nez, jamais vu un truc pareil (voir photo, et prière de ne pas nous confondre, hein, franchement). J’ai passé une bonne partie de la journée à essayer de l’attraper. Elle se laisse pas toujours faire, mais on a ben du fun pareil.

Là, j’suis crevée, j’vais faire une petite sieste réparatrice sur mon fauteuil préféré. Comme ça, demain, je serai bien en forme pour réclamer des croquettes aux aurores.

Ben quoi? Je suis un animal nocturne, après tout.

20 septembre

Cher journal,

Je ne sais pas comment résumer cette journée.

Amour-haine? J’aurais voulu dormir toute la journée. Me semble que c’est légitime après tout ce que j’ai vécu. Mais mon humaine a semblé craindre que je sois devenue amorphe, ou malade, ou déprimée… Elle a pas arrêté de me parler, de venir me voir, de me déranger. HEILLE! Peux-tu juste me crisser patience? J’veux la paix, cibole, me semble que c’est pas dur à comprendre?

En tout cas, pour l’acheter, cette paix tant désirée, et dans un moment de fol abandon, j’ai laissé la madame me prendre dans ses bras.

Un tout petit peu, et vraiment pas longtemps. Une fraction de seconde, en fait.

Je dois reconnaître que c’était quand même un peu doux. Et j’avoue que j’y suis retournée, mais vraiment encore juste un tout petit peu de rien du tout parce que j’veux pas l’habituer.

Entre-temps, je me suis fait un fun noir avec ma nouvelle amie, la souris rose avec des plumes et un gros nez dont j’ai parlé hier. C’est un peu aussi pour ça que je suis mourute de fatigue, parce qu’elle veut toujours jouer et que je ne sais pas lui dire non (à elle, parce que, à mon humaine, hahahahaha! Plus je dis non, plus elle me sollicite, tsébin. J’vois vraiment pas pourquoi je laisserais filer une telle occasion, avec croquettes à volonté!).

J’ai pas encore décidé à quelle heure je vais réveiller la madame demain matin. Pour l’instant, je reste royalement (ou plutôt impérialement) sur ma réserve, et je suis certaine que Tatie Fabi (j’ai appris que de jeunes hippies l’appellent comme ça), bref, je suis certaine que la Tatie Fabi est full-fru.

Ma tactique est parfaite: je parie ma souris rose à plumes et à gros nez que la tatie va se lever quand JE vais décider.

Tchèque-moi bin aller.

21 septembre

Cher journal,

Chépas trop comment t’expliquer, mais on dirait que la tatie-madame-whatever son nom, on dirait qu’elle commence à m’aimer. Elle me donne des croquettes super-délicieuses – pas les croquettes ordinaires, non, le genre full-umami – mais juste quand elle dit «Sissi!». Écoute ben, si ça prend rien que ça pour avoir ces croquettes-là, j’peux-tu te dire que j’accours? (Bon, accourir est un bien grand mot, disons que je me déplace dans sa presque-direction avec toute la nonchalante désinvolture de ma grâce aussi féline qu’impériale.) Après, faut aussi que j’fasse des finesses, des prrrrou pis toute, mais j’commence à trouver ça l’fun parce que chuis pas obligée.

J’fais c’que j’veux.

J’avais dit que j’serais la reine icitte. C’est exactement ce qui est en train de se passer. J’ai pris le meilleur fauteuil de la maison; ma souris rose à plumes et à gros nez m’est complètement soumise; j’ai trouvé le meilleur spot pour surveiller les oiseaux (qui ne perdent rien pour attendre), pis là, j’cours partout dans la maison comme une débile, juste pour montrer qui est la boss icitte.

I am the fucking queen.

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