Morte à Venise

Nous sommes arrivées à Venise jeudi soir, Grazia, son amie Enrica et moi, après un trajet de sept bonnes heures de route.


Grazia a conduit tout du long, n’a pas bu une goutte d’eau, n’a rien mangé du tout, n’a pas arrêté de parler, et elle a tenu, quand nous sommes enfin arrivées au Lido (l’île où elle a grandi), à nous la faire visiter de long en long (c’est vraiment pas large) dans la nuit noire, sans jamais arrêter de parler.

Je ne saurais vous dire avec quel délice je me suis étendue sur mon excellent sofa-lit, ni pendant combien de temps Grazia a continué de chiaccherare (jacasser) et Enrica de rire après l’extinction des feux et de mon cerveau (vers 22h).

Vendredi matin, hop, hop, hop! Debout! On s’enfile une couple de cafés et on part. Grazia ne mange pas, le matin. Heureusement, j’ai une alliée en la personne d’Enrica, qui est une humaine normale comme vous et moi. Nous avons donc pu exiger de manger avant de prendre le ferrryboooate pour Venise, et nous avons avalé chacune un tramezzino (la version italienne de nos sandwiches avec-pas-de-croûte, mais avec le raffinement italien) et un cappuccino avant de nous engager dans le marathon que Grazia nous préparait.

Cette femme est une machine, une extraterrestre. Elle est radioactive, hyperactive, tout ce que vous voudrez.

Elle nous a conduites tambour battant dans ce labyrinthe de ponts et de canaux qu’elle connaît comme la paume de sa main – les églises, les campi, les palazzi, les petits passages… J’ai pris des centaines de photos que je ne peux pas mettre ici parce que je vais épuiser mon forfait de données, mais ça viendra.

Bref, ç’a été aussi épuisant qu’enchanteur.

Et v’là-t-y pas que, hier soir, à la fin de cette journée de fou et après quelques verres de vin ou de bière, on se met à parler de la covid. Je vous passe les détails, mais Grazia a passé près de me lancer des assiettes parce que nous n’étions pas d’accord sur les risques de contagion. Je me suis couchée vraiment en tabarnak, et probablement elle aussi.

Mais ce matin, plus rien, tutto bene, on repart à zéro comme si de rien n’était. Sauf que je sais que Grazia se souvient de tout et qu’elle peut te remettre ça dans la face quand tu veux, et même quand tu veux pas.

En tout cas. On a encore vu des merveilles aujourd’hui grâce à elle, j’en suis tout étourdie.

Ce soir, nous étions toutes les trois invitées chez une amie de Grazia, mais j’ai préféré rester ici pour donner un break à mon cerveau, qui fume dangereusement parce que je continue à parler itagnol à des degrés divers, j’ai peur d’un court-circuit.

Je pense partir lundi pour Bologne et y passer quelques jours tranquillamente, puis je retournerai un jour ou deux à Rome sans me prendre la tête.

Buona notte a tutti!



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2 réflexions sur “Morte à Venise

  1. Eh bien d’où elle tire toute cette énergie cette Grazia qui ne boit pas et ne mange pas et s’agite en permanence comme une pile électrique ? Ton programme a l’air quand même vraiment super ! Merveilleux de visiter avec des autochtones. Prends la suite tranquillamente et remplis toi la tête de beaux souvenirs avant d’aborder l’hiver québécois ! BisesMichèle Envoyé depuis mon appareil Samsung

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