J’ai déjà dit ici et ici l’affection que je porte à ce coin du Maine où on ne rencontre jamais de Québécois parce que tous se garrochent à Kennebunk, à Ogunquit ou à Wells, où les campings coûtent plus cher que les hôtels que je m’offre quand je voyage luxe (35$ pour avoir le privilège d’entendre le voisin péter dans sa tente-roulotte, je trouve qu’il y a de l’abus dans l’exagération).
Nous y avons passé la semaine dernière, mon homme et moi, avec un plaisir renouvelé. Homard, air salin, paysages de miel, mer sauvage, joie, joie! Nous avions loué une maisonnette qui était autrefois un bureau de poste; nous avions à peine assez de place pour ne pas nous cogner partout. En fait, je me demande encore comment et pourquoi nous avons loué ça. Nous rentrions à peine du Bénin, nous ne savions pas encore que nous repartirions pour le Niger, si bien que ça nous avait complètement quitté l’esprit quand nous avons reçu le rappel du paiement, mébon, on a le droit d’être un peu perdu. Pis c’est l’fun, des fois, d’être perdu.
Je passe sous silence le fait que nous avons failli nous faire emprisonner à la douane pour tentative de trafic de courgettes atomiques, de tomates explosives et d’avocats supersoniques (ce qui confirme que les douaniers américains sont dressés pour mordre, et qui nous a quand même coûté 175$ d’amende), de même que cette affreuse aventure de kayak où j’ai pensé mourir noyée et où j’ai découvert les possibilités de mes cordes vocales en cas d’urgence.
Je passe tout ça sous silence, donc, mais c’est seulement parce que je suis trop paresseuse pour tout raconter (et aussi parce que, rétrospectivement, franchement, c’est-tu si grave que ça?). En tout cas.
Voici mes photos.