Bucerías

Cette photo, c’est ce que je vois de mon balcon.

J’entends caqueter des poules tandis que ces messieurs les coqs font des vocalises en prévision du Grand Réveil de demain matin.

Quelques chiens jappent ici et là.

Une cloche fait entendre son timbre un peu fêlé.

Des ballades sucrées émanent de la maison d’en face.

Ces bruits de vie me remplissent de joie. Je n’aurai pas ce soir à enfoncer des bouchons dans mes oreilles pour échapper au vrombissement constant de la circulation qui sévissait à Puerto Vallarta.

En fait, je regrette surtout de ne pas pouvoir laisser ouvertes porte et fenêtres ce soir pour les entendre tous: il fait une chaleur de four, et dormir sans la clim sera impossible.

Ça cuisait déjà sérieusement quand je suis arrivée, vers midi. Après avoir posé mon petit bagage dans ma chambre et repris une température normale, je me suis aventurée dans les rues incroyablement pentues et bossues de mon quartier pour acheter de l’eau et quelques fruits — deux bananes, une mangue, trois de ces minuscules limettes si juteuses, et aussi un légume que je n’avais jamais vu de ma vie, un jícama.

J’ai demandé à la dame ce que c’est et comment on l’apprête. Elle m’a expliqué que ça se mange surtout cru, avec du sel et du jus de lime (y a-t-il quelque chose, au Mexique, qui se mange sans sel ni jus de lime?).

Quand je suis rentrée, j’ai montré ça à Manuel, le proprio de la maison où j’habite, qui s’est fait un plaisir de me donner du sel et un couteau pour éplucher, et qui m’en a appris un peu plus sur le jícama (à commencer par la prononciation avec le bon accent au bon endroit).

Le goût et la texture du jícama m’ont rappelé ceux des pommes de terre de mon enfance, tout juste extirpées du jardin de mon papa et qu’on mangeait à la croque-au-sel.

J’ai donc grignoté ça sur mon balcon en lisant, parce qu’il n’était plus question de ressortir. Il faisait si chaud que je me serais consumée au bout de quelques mètres sans laisser d’autre trace qu’une petite flaque d’eau vite évaporée.

J’ai résolu de descendre à la plage vers 16h pour me baigner dans le Pacifique et, accessoirement, boire une bière: les bars de plage sont le seul moyen d’avoir de l’ombre et de se baigner sans s’inquiéter des biens qu’on laisse sur place.

Et puis il y a de l’ambiance!

2 réflexions sur “Bucerías

  1. Il y a longtemps que je ne suis allé au Mexique. Ces courts et nombreux périples n’ont pas toujours fait partie de mes meilleurs souvenirs. Je n’ai jamais rien réservé, dès mon arrivée dans une région je montais dans un taxi et demandais au chauffeur de m’amener dans un endroit ou un mexicain de « classe moyenne » irait passer son voyage de noce, loin des touristes et des vendeurs de pacotille. Ce fut une formule gagnante. Contrairement au voyageur, le vacancier recherche pas l’authentique, pas facile pour un voyageur d’éviter le toc et les endroits créés pour les vacanciers car ce sont eux qui rapportent.

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