Heille.
J’sais pas combien de temps ça va durer, elle et moi.
Comme j’ai dit, depuis mon erreur stratégique d’hier, j’ai pris mes fuckin’ distances. C’est la mode en ce moment, y paraît, de garder ses distances, mais tsé bin que j’me crisse de la mode, c’est juste un adon.
J’essaye juste de suivre mon plan.
Donc, aujourd’hui, pas de câlins, pas de finesses, rien pantoute. She will have to behave, comme aurait dit mon premier et seul amant, un Anglo du West Island.
C’tait même pas l’fun tant que ça, d’ailleurs, si j’peux me permettre — avec lui, j’veux dire. On était deux innocents, on a fait ça n’importe comment, pis y s’est évidemment poussé après comme un cave, pis j’me suis ramassée enceinte pis j’ai été obligée de m’débrouiller toute seule, mébon, je m’égare.
Pas la première fois, tu me diras.
Pfffffff. Ça, c’est vraiment un commentaire non sollicité.
Bref, c’est pas l’fun tant que ça non plus d’éviter la tatie, franchement.
Me frotter aux murs, aux meubles, à tout ce qui bouge pas, ouais, ça met mon odeur partout, mais c’est pas comme quand je me laisse (un peu) gratter la tête.
En fait, j’avoue que j’ai encore super peur de ses mains, mais chépas pourquoi. Ça doit remonter à ma petite enfance ou chépas quoi, pis tanne-moi pas avec ça.
Fait que j’te dirais que j’ai eu une journée ordinaire.
Et donc elle aussi.
On est quittes.