(Le journal de Sissi, chapitre 26)
Cher journal,
Aujourd’hui, j’ai eu un choc.
Je regardais dehors, tranquille, comme je fais souvent, par la porte-fenêtre de la chambre ridiculement rose de la tatie. Un oiseau ici ou là, une feuille qui s’envole, same old same, rien pour m’exciter le poil du dos.
Pis là… LÀ! J’ai vu arriver sur NOTRE balcon une énorme bête au pelage blanc beaucoup trop long parsemé de grandes taches noires posées n’importe comment, avec un nez noir assez vulgaire. Elle s’est avancée comme une rombière très sûre de son bon droit et… et… (tu croiras pas ça) ELLE A PISSÉ SUR LE POT DE FLEURS! Drette de même, un long jet parfaitement horizontal, en me regardant en pleine face!
Tabarnak!
C’est clair qu’elle voulait m’intimider. J’étais gueule bée. La tatie était là, elle a tout vu, on était scandalisées toutes les deux.
Mais j’ai des petites nouvelles pour elle, la grosse Pongo (c’est la tatie qui m’a dit son nom, tu parles d’un nom pour une fille, d’abord!). La tatie, elle a dit qu’on n’allait pas se laisser faire oh que non et qu’elle allait me protéger. HA!
Sa stratégie: rentrer les pots de fleurs.
Bon, OK, comme mesure coercitive ou même dissuasive, j’trouve ça un peu faible. Perso, je lui aurais tendu un piège, à la Pongo, un véritable guet-apens, genre que la prochaine fois elle se prend un seau d’eau sur la tête. Mais bon, apparence que c’est un peu compliqué de faire le guet tout le temps pour y arriver pis que l’humaine de la grosse Pongo serait pas contente. Là, j’dois dire, la tatie a un peu raison.
En tout cas, je comprends mieux l’odeur qui m’avait tant affolée la première fois que j’ai pointé mon élégant petit nez rose dans le grand dehors de mon empire. C’était celle de c’te grosse crisse-là. Mettons que ça m’excite pas mal moins.
À c’t’heure que j’sais qui c’est, j’pense pas qu’on puisse devenir amies. La tatie m’a dit que c’était une redoutable chasseuse (c’est très vulgaire, ça, chasser comme une vagabonde quand t’as une bonne maison), pis je la trouve vraiment baveuse, le genre à t’attendre dans la ruelle à quatre heures pour te crisser une volée. C’est sûr que je fais pas le poids, mais de toute façon, les bagarres, c’est vraiment le comble de la vulgarité, franchement. Pis elle a décidément mauvais genre avec son estie de nez tout noir au milieu de sa grosse face blanche. J’lui ferais jamais confiance.
Ça fait que j’pense que j’vais attendre encore un peu avant d’explorer le reste de mon domaine.
À part ça, je veux te dire qu’on est en train de devenir bonnes copines, la tatie et moi. Elle m’achète plein de jouets, elle passe beaucoup de temps avec moi, elle me donne des croquettes une à une en me disant plein de choses gentilles, pis on rit vraiment comme des folles avec notre nouveau jeu, regarde ça:
Mais parmi tous les jouets qu’elle m’a achetés ou bricolés (à part ma Ratatouille d’amour, que rien ni personne ne remplacera jamais même si elle n’a plus aucune plume et qu’elle est de plus en plus couettée), voici un de mes préférés:
Ça fait que c’est ça qui est ça. Là, j’ai vraiment eu une grosse journée, je vais me rouler en petite boule sur mon coin de canapé favori et je vais peut-être accepter que la tatie vienne se poser pas trop loin de moi (mais pas trop proche non plus, j’ai ma fierté).
P.-S. : La tatie voudrait me censurer parce que je traite la Pongo de grosse pis y paraît que ça se fait pas. Crisse, elle est trois, peut-être même quatre fois plus grosse que moi! Pis elle est méchante! Pis si t’as regardé la dernière vidéo, tu as vu que la tatie est mal placée pour me réprimander: c’est qui qui dit que j’ai une grosse bedaine, HEIN? En plus, c’est même pas vrai! J’AI PAS DE BEDAINE!
Ah que c’est cute Vraiment, elle est belle et très féline Merci Fabienne. C’est plus que des photos. Et le rire de la Tatie. … Ça vaut de l’or! Bonne soirée à vous deux 😊🤩
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