
Je retrouve le Mexique tel que dans mes souvenirs (qui remontent quand même à 2010): bruyant, coloré, chaotique, nonchalant, débonnaire, avec ses enfants grassouillets, ses vendeurs ambulants, ses trottoirs meurtriers (ne JAMAIS marcher le nez en l’air ici — je me le suis cruellement rappelé, aujourd’hui, en me rétamant comme une débutante).

À l’aéroport, il y avait une file monstre pour en sortir, parce qu’on repasse les bagages aux rayons X, comme s’ils n’avaient pas été scrupuleusement scrutés à l’embarquement.
Il m’a bien fallu une heure pour enfin émerger à l’air libre, j’étais en nage, couettée comme un chat noyé.
Fait chaud, au Mexique. J’avais oublié ça, on dirait.
Puerto Vallarta est un drôle d’endroit. Station balnéaire autrefois très à la mode, elle a subi tous les outrages du tourisme de masse. Elle garde néanmoins, dans le quartier où je loge, quelques traces d’architecture coloniale (sûrement beaucoup plus dans le quartier historique, dit la Zona romántica).
Ses rues pentues et pavées de pierres rondes me rappellent celles de Huari, la petite ville où je me trouvais quand je suis tombée malade au Pérou — pas forcément de bons souvenirs, on s’en doute, mais je vais passer par-dessus.
Après avoir pris possession de ma chambrette et m’être rafraîchie, je suis allée voir la mer. Trois coins de rue et on y est. J’ai trempé mes pieds dans le Pacifique, puis je me suis écrasée dans un de ces petits bars de plage où, les pieds dans le sable, on peut boire une cerveza, manger une bouchée et regarder défiler la vie.
Les petites filles qui crient en jouant dans les vagues (ou vice versa).
Le couple de musiciens maison qui fausse affreusement sur des airs préenregistrés,
Le type en bobettes, sur la plage, manifestement très imbibé (et de moins en moins inhibé) qui danse seul sous son parasol au rythme de leurs chansons.
La famille mexicaine en vacances qui commande plats après plats.
Les Américains blasés et obèses qui ne se parlent pas.
Les vendeurs ambulants, las et tristes, qui proposent leur marchandise avec l’énergie du désespoir. Des T-shirts imprimés « Shut up, liver, you’re fine! », des colibris fait de perles de verroterie (très jolis, 300 pesos, soit environ 22$), des lunettes de soleil, des chapeaux, des huîtres fraîches déjà ouvertes, sur un lit de glaçons qui fondent à vue d’oeil (oui, même ça).
J’ai ensuite marché vaguement sur le Malecón (la promenade qui longe la mer) vers la vieille ville, mais j’étais fatiguée, j’avais envie de pipi (les toilettes du bar étaient repoussantes), alors j’ai rebroussé chemin. Mais j’ai quand même vu cette étrange zone rocheuse où les gens ont érigé des centaines de petits cairns, c’est assez étonnant.


J’ai trouvé un supermarché où j’ai acheté un avocat, trois limettes, deux tomates, une carotte, deux petits pains et un fromage beaucoup trop gros, et j’ai vaguement grignoté sur la terrasse de la maison en regardant le coucher du soleil.
Là, je m’en vais faire comme lui, je suis mourute.

Buenas noches!