
C’est la tatie qui le dit. Moi, comme tu sais, peu me chaut. (PEU ME CHAUT! J’m’épate moi-même tellement j’ai des lettres!)
Ça veut juste dire que j’m’en fiche, au cas où tu saurais pas. Pis si tu sais pas, c’est parce que t’as pas assez lu dans ta vie.
Tu vas me demander comment une pauvre minette errante et abandonnée (ou vice-versa) peut avoir autant de vocabulaire; je te dirais: demande à Bouddha. J’pense que j’m’appelais Colette dans une vie antérieure, mais ch’pas sûre.
En tout cas.
Donc, c’est l’automne. La tatie dit qu’elle déteste l’automne. C’est pas à moi qu’elle le dit, c’est à un drôle de truc aussi ridiculement rose que sa chambre, qui émet des sons étranges au moment où on s’y attend le moins, auquel cas elle se précipite à sa recherche pour lui parler. Une chance, ça n’arrive pas très souvent, sinon j’penserais qu’elle a un grain.
Parfois, elle s’en empare elle-même pour zéro raison, sans qu’il ait rien demandé, et elle se met à lui parler.
Finalement, à bien y penser, elle a vraiment un grain.
En tout cas.
Bref, c’est l’automne, et la tatie aime pas trop ça — ni moi non plus, d’ailleurs: y a pu de cigales, pu tellement d’oiseaux, zéro papillon… Pis y pleut souvent, ça fait que j’ai les pattes pleines de bouette quand je reviens à la maison, et la tatie rouspète parce que je laisse des traces de mes adorables petits coussinets jusque sur ses draps quand je rentre à la nuit tombée pour exiger des croquettes.
Parce que ouais, elle est à ma merci: je la réveille à pas d’heure pour sortir, ou pour avoir des croquettes, ou quand je rentre avec mes petites pattes pleines de bouette, pis c’est un juste retour des choses puisqu’elle aussi me réveille sans cesse pour me faire des bisous et des caresses alors que je fais une sieste bien méritée.
En tout cas.
Là, elle me tanne parce qu’elle dit qu’elle pourra pas toujours laisser la porte ouverte pour que je circule à volonté.
COMMENT ÇA? WHAT? (Ouais, j’suis bilingue, au cas où t’aurais oublié.)
C’est vrai, j’ai remarqué: je dois maintenant lui faire plein de simagrées pour qu’elle finisse par comprendre que je veux sortir et m’ouvre enfin la porte. Et au moment même où je commence à m’amuser pour vrai, elle me rappelle comme une débile, pis moi, je rentre, parce que je veux des croquettes, et aussi un peu parce que je m’inquiète pour elle, et elle referme derrière moi comme si nos vies en dépendaient.
J’sais pas si je pourrai endurer ça longtemps.
En tout cas, ces temps-ci, elle est quand même de bonne humeur. Ça fait changement parce que je l’ai entendue dire qu’elle avait passé un été de marde. Ça veut dire qu’elle a pas aimé son été, j’pense. Ça ne l’a pas empêchée de m’abandonner TROIS FOIS (je sais pas mesurer le temps, mais j’sais compter, tu sauras). Heureusement, deux autres taties sont venues me donner des croquettes et même JOUER AVEC RATATOUILLE ET MOI en son absence.
Là, elle est bien tranquille sur le bout de canapé où elle s’assoit tout le temps, et je ronronne doucement juste assez pas proche pour qu’elle ait besoin de se déplacer pour me faire des gouzis-gouzis sous le menton, et ce sont les moments que je préfère.
Finalement, je l’aime bien, la tatie, malgré tous ses défauts.
Une vraie beauté cette Sissi et des manières de star pour la photo canapé ! On comprend que la Tatie soit à ses pattes pour la satisfaire ! Bises à vous deuxEnvoyé depuis mon appareil Samsung
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