« ¿Como amaneciste? »

Il est 6h30, tu dormais sans déranger personne et l’infirmière allume le plafonnier de ta chambre sans préambule ni ménagement comme s’il n’y avait rien de plus urgent. Et elle te demande ça.

Comment je me suis réveillée? Heu… brutalement?

Une autre la suit avec ses médicaments désormais inutiles, mais le docteur l’a indiqué, pas de discussion possible. Le petit déjeuner va atterrir à 8h pile. S’il m’est arrivé de languir pendant des heures pour mon injection de paracetamol, on ne m’a jamais laissé douter du moment des repas. Huit heures, midi, cinq heures, en punto. Immuable et absurde routine des hôpitaux, si éloignée de la vraie vie qu’elle t’en isole encore davantage, alors que tout ce que tu voudrais c’est t’y coller le plus possible.

Tantôt, vraisemblablement au moment même où on aura posé le petit déjeuner sur ma table, seul repas qui me fasse un peu envie, l’infirmière viendra me mettre mon masque de nebulización, une séance d’inhalothérapie qui me laisse le coeur en galopade, les jambes en coton et la bouche pleine de farine.

Elle notera aussi mes signes vitaux — saturation, tension artérielle, température — et me posera cette question qui me fait toujours rire: ¿Deposición? («Selles?»). Deposición. C’est drôle, parfois, l’espagnol. Je suis contente de dire oui parce que, au début, c’était non et que je confonds sans cesse estreñemiento (constipation) et emprendimiento (entrepreneuriat). Ne me demandez pas pourquoi.

Le début de la fin

Ça fait qu’on m’expédie à Lima demain par avion-ambulance, parce que ce petit hôpital de Huaraz n’arrive décidément pas à stabiliser ma condition. J’ai besoin de sans cesse plus d’oxygène, et, malgré tout, mon taux de saturation ne dépasse pas les 85%. On commencera donc par me ramener au niveau de la mer pour m’aider à récupérer mes fonctions respiratoires. Puis quand je serai assez forte pour voyager, on me rapatriera, avec une escorte médicale.

Voilà, c’est ainsi que se terminent les aventures de Tatie Fabi au Pérou, que je voyais tout autrement, cela va de soi. Je laisserai beaucoup de choses en plan, ici. Tant de choses! Je commençais à peine à prendre mes marques, à me sentir à ma place, utile, avec un but, des réalisations claires… Et puis je me suis attachée à mes collègues, je les aime tous autant qu’ils sont, et voilà que je les quitte sans même pouvoir leur dire adieu. Mais on ne choisit pas toujours ce qui nous arrive.

C’est une expérience de vie, disons, dont je pourrai tracer les contours petit à petit, une fois que les choses auront cessé de bouger dans tous les sens. Deux semaines de fièvre, de médicaments débilitants, d’inquiétude et d’insécurité, ça vous désorganise un cerveau. En ce moment, j’ai l’impression de me trouver dans un kaléidoscope que quelqu’un agite furieusement. Si je le pogne, celui-là, il va apprendre à s’asseoir, je vous en passe un papier.

Je suis en train de concevoir une sainte horreur pour le turquoise (couleur de l’uniforme des infirmières), la soupe au poulet, les solutés (qu’on me pose toujours tellement n’importe comment, je pense qu’ils préparent une anthologie de ce qu’il ne faut pas faire et qu’ils ont trouvé la victime idéale, avec pas de veines et trop faible pour se défendre), les fanfares (il y a toujours une criss de fanfare quelque part), le riz blanc, bref, il est temps que je sorte d’ici, ma santé mentale en dépend.

Mais pour l’heure, j’espère surtout sortir de tout cela sans séquelles permanentes pour ma santé physique. Le médecin m’a dit aujourd’hui que les lésions interstitielles dans mes poumons avaient augmenté. J’ai peur. Si ça manque d’air trop longtemps, ces petits trous-là, est-ce que ça sèche pour toujours?

Mais n’anticipons pas. Ou anticipons, mais sur les bonnes choses.

Prendre le café au lait sur mon balcon et regarder pousser les fleurs.

Aller voir mon ami Yves et me baigner dans la rivière.

Boire un verre de rosé avec Maude.

Lire.

Aller à pied au cinéma.

De petites choses. Qui ne sont pas le Pérou.

Au pire, ç’aura été un rendez-vous manqué.

L’eau chaude, l’eau frette

Vous auriez dû voir l’expression de stupéfaction incrédule et horrifiée qui s’est peinte sur son visage impeccablement maquillé quand elle a compris que j’avais bel et bien l’intention de BOIRE de l’eau FROIDE malgré ma pneumonie.

La dame du service à la clientèle, qui vient presque chaque matin s’enquérir de mon degré de satisfaction, a vraiment eu l’air de croire que le délire avait eu raison de moi.

Ça faisait une semaine que je réclamais de l’eau «normale» au lieu de cette infâme tisane tiède au goût ferreux qu’on s’obstinait à me servir. On est persuadé ici que l’eau froide, c’est DANGEREUX. Et je dis froide, mais non, c’est même pas ça, c’est tempéré, voilà tout. De la bonne eau de source des Andes qui ne goûte pas le vieux fer et le chlore, me semble… non? Ah, non. Tellement qu’on a essayé par tous les moyens de me faire croire qu’on me servait de l’eau du bidon qui trônait dans le corridor à 10 pas de ma porte. On l’a fait une fois, et après, rebelote: eau bouillie.

À 800 soles la nuit, c’est pourtant pas une bouteille d’eau de temps en temps qui ruinerait la compagnie, mais c’est pas l’argent, c’est le principe. On ne veut pas tuer nos malades.

C’est comme les fruits acides. Ah, les fruits acides! La jeune préposée au service des repas, un midi, s’est aperçue qu’une orange avait malencontreusement pris la place de la poire qui m’était destinée dans mon plateau. C’eût été une grenade dégoupillée qu’elle n’aurait pas paniqué davantage.

Avais-je bien fait de dissimuler dans mon tiroir les mandarines que ma collègue Nora venait de m’apporter en contrebande! Je suis sûre qu’on me les aurait confisquées.

Sont drôles, les Péruviens, des fois.

Rapatriement

Naturellement, c’est la première chose qui vient à l’esprit de tous: Il faut te rapatrier!

Mais ce n’est pas aussi simple. Dans un cas comme celui-là, c’est l’assureur (en l’occurrence la SSQ) qui va décider, au vu de l’information que lui fait parvenir mon médecin péruvien, s’il est préférable de me laisser à ses bons soins, de me transférer à Lima ou carrément de me ramener au Québec.

Je ne peux pas décider comme ça de paqueter mon baluchon et de rentrer tout bonnement chez moi (et je ne suis d’ailleurs absolument pas en état de le faire). Il me faudra un accompagnement médical du départ à l’arrivée, avec une prise en charge assurée une fois au Québec. L’équipe médicale de la SSQ va examiner mon cas demain et me faire part de sa décision.

Je suis partagée entre l’ardent désir de me retrouver en terrain connu et celui de terminer ce mandat que je commençais enfin à m’approprier.

Bien sûr, une fois que je serai sur pied, si je décide de rentrer au Québec, on ne me retiendra pas de force. On sait vivre, quand même. J’ignore combien de semaines de convalescence m’attendront au terme de cette aventure hospitalière, peut-être que ça ne vaudra pas la peine de rester, peut-être que je serai si lasse que j’aurai juste envie de me poser quelque part en lieu sûr et de ne plus bouger.

On verra bien. En attendant, je vous en prie, cessez d’évoquer cela comme quelque chose de simple, ça ne l’est pas. On va faire pour le mieux.

J’ai décidé de faire confiance à mon médecin et à l’équipe soignante. Je n’ai pas vraiment le choix, mais justement: ça ne sert à rien de se battre puisque je n’ai pas le choix. Je vous rappelle que je suis atteinte d’un virus au demeurant assez courant (beaucoup de personnes en sont porteuses sans le savoir). La forte fièvre qui l’accompagne est certes très incommodante, j’ai l’impression d’avoir la tête remplie de coton, je frôle parfois le délire, mais c’est juste de la fièvre. Pas la première fois que ça m’arrive. Il faut attendre que ça passe et essayer de soulager les inconforts, ce qu’on fait très bien ici.

Quand j’étais petite, ma mère ne me bourrait pas de Tylenol, elle me frictionnait à l’alcool et me bassinait les tempes et le front à l’eau tiède, et je ne suis pas morte.

La pneumonie me préoccupe un peu plus parce que le scan révèle des lésions interstitielles apparentées à un début de fibrose pulmonaire, la maladie qui a eu raison de mon père et de bon nombre de ses frères et soeurs.

Mais encore là, tous ces gens ont joyeusement fumé comme des pompiers pendant des années, ce qui n’est pas mon cas, et le médecin dit que c’est vraiment accessoire dans le portrait. Bref, y a pas le feu, on pourra voir ça au retour. On va essayer de traiter la pneumonie pour commencer. Dans mon délire, ne me demandez pas pourquoi, je la vois toujours comme une grande tranche de pizza avec plein de petits trous remplis de fromage fondu.

Je n’ai pas une pneumonie, j’ai une pizza.

En plongée

Ça fait que me voici hospitalisée à Huaraz depuis vendredi pour une forte fièvre qui durait depuis cinq jours. Oui, bon, cinq jours mais pas TOUTE la journée. Enfin, pas au début. On m’a d’abord diagnostiqué une fièvre paratyphoïde B, mais des tests plus poussés ont rejeté cette hypothèse. Comme je ne peux pas écrire beaucoup, notamment pour cause de perfusion dans le pli du coude qui m’empêche justement de le plier, ce coude, je vous mets ce que j’ai publié jusqu’ici sur Facebook. Désolée pour ceux d’entre vous qui auront déjà lu tout ça.

SAMEDI, 14h11 (après un mouvement de panique suscité notamment par mon frère au bout de 12 heures de silence, dont huit de sommeil — mon frère est un grand inquiet)

Les amis! Pas de panique s’il vous plaît. Je suis entre bonnes mains, on va me faire tous les examens possibles pour trouver la raison de cette fièvre, l’hôpital est très bien, mes collègues se relaient à mon chevet et je parle chaque jour avec les gens de SUCO.

Je n’écris pas beaucoup parce que je ne peux pas plier le bras gauche à cause du soluté (on n’a pas trouvé de veine ailleurs que dans le pli du coude).

Voilà.

Je vous tiens au courant s’il y a du nouveau.

SAMEDI, 20h26

Mon vocabulaire espagnol du domaine de la santé est en train de s’enrichir, vous crèèriez pas ça. Y a des avantages à tout.

DIMANCHE, 15h37 (un peu excédée par ma dieta blanda)

Saviez-vous ça, vous autres, que boire de l’eau froide, c’est DANGEREUX?

Ma mère nous disait ça quand on était petits. Elle disait aussi qu’on pouvait attraper la polio (ou la diphtérie?) si on se baignait dans un lac avant le 24 juin, la diphtérie (ou la polio) si on mangeait des pelures de banane (ne me demandez pas pourquoi on aurait fait ça) et que manger des patates crues donnait des vers.

Mais on n’est plus en 1965, là. Adelante, Perú!

LUNDI, 16h14

On attend toujours les résultats des tests. Quand le mot «patient» prend tout son sens.

Et oui, c’est un cliché tellement éculé que, dans mes années de correctrice, j’aurais fouetté le journaliste qui m’aurait pondu ça.

Mais après plus d’une semaine de surchauffe extrême à une température constante de 39 degrés, mon cerveau a des courts-circuits.

J’en peux juste pu. J’ai envie de mordre les infirmières. De me déshabiller tout-nue dans le corridor et de me vider le bidon d’eau minérale sur la tête en hurlant. De lancer mes plats sur le mur. De chanter «En revenant de Rigaud» à tue-tête en pleine nuit.

MARDI, 14h38, avec une photo similaire à celle qui coiffe cet article:

La bruxellose et le cytomégalovirus ayant été éliminés de la liste des suspects, j’ai décidé de me mettre à la plongée sous-marine pour passer le temps d’ici à ce qu’on trouve ce que j’ai.

Sans blague, on soupçonne une pneumonie. Je passe un scan ce soir. J’ai jamais tant souhaité avoir une maladie de ma vie.

MARDI, 18h

Mes amis, je m’ai toute trompée tantôt, la piste du cytomégalovirus n’avait point été écartée pantoute. C’est lui le coupable, dans la salle à manger avec le chandelier (que ceux qui n’ont jamais joué à Clue prennent une douche glacée pour avoir cru que la démence venait de m’attaquer par derrière dans la bibliothèque avec la matraque).

En un mot comme en trois, j’ai ça. Le cytomégalovirus.

La tomodensitométrie a également révélé une pneumonie interstitielle.

On en saura plus demain avec le rapport du radiologue.

Il reste à déterminer si la pneumonie est bactérienne et peut se soigner avec des antibiotiques (j’espère que oui).

Voilà, nous sommes fixés.

À partir de là, comme disent nos amis les Anglais, it’s all downhill. Ça va aller tout seul. Ou presque.

Depuis que j’ai compris que, ici, à l’hôpital, il faut se plaindre et réclamer, je suis très bien soignée. Mes collègues sont incroyables de prévenance et de gentillesse, je me suis découvert à Caraz une amie indéfectible, la nourriture est bien meilleure que dans n’importe quel hôpital québécois (vous me direz que c’est pas dur à battre)… Bref, ne vous inquiétez pas. Je vais survivre.

AUJOURD’HUI, au fil de la journée:

Voilà. Je ne vous copie pas les bas de vignettes, je suis au bout de mon rouleau.

Excusez les «fantaisies» de mise en page, pour la même raison.

Hasta pronto.

Au marché

J’ai écumé aujourd’hui le marché de Huaraz, qui m’a semblé bien sage comparé à ceux de Dantokpa (à Cotonou) ou de Carthagène, en Colombie. Serais-je blasée? Si c’est le cas, je suis peut-être mûre pour l’Inde, après tout…

Je passe désormais sans m’étonner à travers les étals de poulets jaunes pendus entiers par le cou, les quartiers de cochon ou d’agneau où bourdonnent les mouches et où, pour bien montrer à quelle bête tu as affaire, on empile les têtes sur le comptoir, langue sortie et yeux exorbités… Ça ne m’a pas rendue végétarienne, non. Remarquez, je n’en suis pas encore à acheter un cochon d’Inde tout vif (ni même dûment occis et écorché), mais c’est juste parce que c’est cher pour ce qu’il y a à manger. C’est du moins ce que j’ai conclu l’autre jour quand j’ai goûté le fameux picante de cuy.

En tout cas.

À Huaraz, comme dans la plupart des marchés, les commerçants sont regroupés par thème, si je puis dire. Fruits et légumes, poissons, viandes, denrées non périssables, petits étals de jus frais ou de plats cuisinés à la demande, objets pour la maison, tissus, ateliers de couture, jouets, quincaillerie, électronique… La marchandise, presque identique d’une boutique à l’autre, s’entasse avec une incroyable économie d’espace de part et d’autre d’allėes certes fort étroites, mais où il règne un ordre étonnant. Pas de cris, pas d’appels, pas de négociations théâtrales, pas de livreurs qui bousculent les chalands avec leurs tombereaux pleins… Une fois qu’on sait ce qu’on veut, il n’y a plus qu’à trouver le bon secteur, puis à s’arrêter dans une échoppe ou une autre, à demander les prix (presque pour la forme), et basta.

J’ai donc fini par trouver un marchand qui vend au mètre ces tissus fabuleux dont les femmes se servent ici pour tout (porte-bébé, sac à dos, châle, pare-soleil…). Généralement, ils sont vendus en carrés de 1,35m de côté. À Caraz, impossible de trouver plus grand. Je me suis fait plaisir, j’en ai acheté trois lés différents de 4m chacun. J’aurai les plus beaux rideaux de tout Caraz.

Le monsieur a été très gentil, très doux, il m’a montré ce qu’il avait, m’a énoncé ses prix. À prendre ou à laisser. Bon, à 12 soles (4,80$) le mètre, c’était déjà, il faut le dire, un très, très bon prix (à mes yeux, en tout cas). Ça fait qu’il a mesuré, coupé et plié tout ça comme un chef, j’étais contente et lui aussi. C’est quand même moins fatigant que magasiner au Maroc, où on te fait tout un cinéma pour une théière qu’on commence par te proposer à quatre fois son prix…

Mais c’est aussi moins rigolo.

Un 26 décembre à Huaraz

Huaraz est la capitale (on dirait mieux le chef-lieu) de la région d’Ancash. C’est le point de départ de la plupart des excursions qui mènent les amateurs de trek, d’escalade et d’autres sports dangereux vers les glaciers. Ce que ces bonnes gens ne savent pas, c’est que Caraz, avec ses quelque 25.000 habitants, est non seulement plus cool et plus jolie que Huaraz, mais elle est aussi plus proche des principaux attraits du parc de Huascarán (et du fabuleux sommet du même nom, que j’aperçois de mon salon, tsé).

Mais c’est très bien, les amis, continuez de vous agglutiner à Huaraz.

Perso, je suis venue ici parce que je me disais que, forte de ses 130.000 habitants, la ville m’offrirait peut-être un peu plus de choix que Caraz au rayon «tout pour le foyer». Et je voulais aussi voir le musée d’archéologie. Et voir autre chose que Caraz, en fin de compte, pendant ces quelques jours de congé.

On n’est qu’à 70km de Caraz, mais le minibus met quand même plus d’une heure et demie pour s’y rendre, d’une part parce qu’il s’arrête à tout bout de champ pour prendre ou déposer des passagers et, d’autre part, parce que sa vitesse est limitée à 80 km/h. Heureusement, d’ailleurs: je n’ose imaginer à quelles acrobaties se serait livré le chauffeur n’eût été le «biiiiiiip» impérieux qui le dénonçait chaque fois qu’il dépassait cette limite.

J’ai quand même somnolé un peu, la tête posée sur mes bras, eux-mêmes croisés sur mon petit sac à dos rouge, parce que ça ne sert à rien de s’énerver.

Et on est arrivés à Huaraz, aussi peu jolie que je m’y attendais. Pas sa faute, elle a été détruite à 85% en 1970 par un tremblement de terre qui a fait quelque 70.000 morts. On l’a reconstruite un peu à la va-comme-je-te-pousse, que voulez-vous.

Je pensais passer trois jours ici, mais c’est nettement trop. J’irai demain faire un tour au marché central, puis visiter le petit musée, et je crois bien que ce sera tout, merci beaucoup.

Ce soir, avant de me coucher, j’ai sagement replacé dans mon sac à dos certains objets essentiels, genre: portefeuille, bouteille d’eau, chaussures, pantalon, imper. Comme ça, si jamais je suis obligée de sortir en catastrophe pour cause de tremblement de terre, je ne serai pas tout-nue trop longtemps.

On ne sait jamais.